Périple inverse et arrêt imprévu

En quittant Bahia Drake, c’est une nouvelle journée on the road qui commence : Bahia Drake/Sierpe en bateau – Sierpe/Palmar Norte en taxi et Palmar/Orotina/Puntarenas/Costa des Pajaros en bus, tout un programme.

Après un petit déj tico à Palmar, le bus file au nord. Mais le reste du trajet est interrompu par ma bonne étoile à 25 km d’Orotina. Il paraitrait qu’un autre bus, direct pour Puntarenas, nous « suit » et que je n’ai qu’à attendre à la prochaine pause. Il y a 4 mois, j’aurai pris peur mais là je poireaute tranquillement, confiant, et 30 minutes après j’attrape le bus suivant sans problème .

PuntarenasPuntarenas est atteinte en avance mais pas assez pour rejoindre Costa de Pajaros, plus de bus… Me voilà donc contraint de passer une nuit imprévue dans cette ville pas très attirante. Je profite tout de même de la vue sur la péninsule de Nicoya sur fond de coucher de soleil.

Le matin suivant, le temps de faire le plein de cash et moyennant 1h de bus, j’atteins Costa de Pajaros à 10h. Ne sachant pas trop où loger en arrivant, c’est mon étoile qui fait le job. Je tombe tout de suite sur des mamas ticas qui m’indiquent des cabinas.

En fait de cabinas, c’est une association sociale/environnementale locale qui propose le gîte et le couvert, première surprise. La deuxième : je rencontre Lucas, un bénévole allemand qui parle français, et la troisième : on est les seuls gringos du coin.

Un petit mot sur l’asso Mariposas del Golfo.

A l’origine (1999), cette association est un regroupement de femmes de Costa de Pajaros pour chercher une alternative à la vie de femme au foyer, qui était alors la seule option offerte dans cette communauté de pêcheurs largement dominée par les hommes et donc assez machiste.

Au fil du temps, le projet à grossi et le nombre de femmes volontaires aussi. Après des haut et des bas, elles ont réussi à se doter d’un bâtiment et d’un terrain. De nouvelles activités ont alors été développées et l’association a commencé à proposer un hébergement et des tours pour un tourisme à la fois respectueux de la nature qui l’entoure et de la communauté de pêcheurs de Costa de Pajaros.

Par la suite un partenariat a été lié avec une station biologique toute proche, principalement sur la thématique de la pression de la pêche sur l’écosystème particulier du Golfe de Nicoya.

Le temps de poser le sac, et je pars repérer les lieux. En approchant de la mer, la péninsule de Nicoya est juste en face. Le paysage ornithologique est agrémenté d’une troupe de Frégates et d’une bande de Tyrans qui piaille dans les palétuviers tout proches alors qu’un Héron vert cherche se pitance du jour dans les vasières à marée basse.

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Dans le village, je me régale aussi. Avec des dortoirs mélangés de 4 espèces de Perruches, des nids d’Oropendola suspendus un peu partout, un nouveau Motmot (Eumomota superciliosa) et Singes hurleurs dans le jardin, le coin à tout pour plaire.

Mais mon objectif ici est de découvrir les mangroves et surtout les innombrables ardéidés (Hérons/Aigrettes) qui les peuplent. Et pour les voir, il faut y aller en bateau. Je m’organise donc avec Esther, présidente de l’association, et son mari Ezequiel pour se faire une sortie le lendemain matin.

Ardéidés en série

Départ 8h, le soleil monte vite et tape fort sur le crâne ici. Avec Lucas on embarque sur la petite lancha d’Ezequiel, largement suffisante pour nous 3 et c’est parti pour la matinée.

La balade commence par un passage du côté de la ferme ostréicole en bordure de l’Isla Pajaros, juste en face du village. Cette ferme, l’une des rares du pays, est à haute valeur ajoutée et vitale pour la communauté. Elle est aussi utile à la station biologique proche, laquelle étudie la qualité de l’eau et les pollutions dans le Golfe de Nicoya grâce (entre autres) à la réponse des huitres.

La suite de la sortie, c’est un enchainement d’observations qui commence avec les Frégates superbes et de Pélicans bruns par dizaine de l’autre coté de l’ile.

En ralliant la côte et en longeant la mangrove, le premier oiseau à apparaitre est un Balbuzard pêcheur. Mais ce gros malin a compris qu’on s’intéressait à lui et prend bien soin de garder une distance de sécurité de 100m. On atteint finalement le cœur du Golfe de Morales pour s’enfoncer entre les palétuviers. C’est alors que commence le déluge d’observations.

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En deux petites heures, Hérons, Ibis et Spatule se laissent admirer sans être réellement farouches. Depuis l’Ibis blanc jusqu’à la Spatule rosée (déjà vue à Buenos Aires) je me régale dans le bateau d’Ezequiel. En ajoutant à ça, entre autres, le Héron vert, ou le Tantale d’Amérique (cousin de nos cigognes), j’ai pu observer pas moins de 9 espèces de grand échassiers. Plutôt un bon rendement.

Ardea, herodias, Oiseau-2
Grand Héron
Spatule rosée
Spatule rosée
haliaetus, Oiseau, Pandion
Balbuzard pêcheur
Ibis blanc
Ibis blanc

 Une session herpéto qui tombe à l’eau

La balade touche à sa fin et on rentre avant d’attraper une insolation. Le soleil cogne tellement fort que la sieste est incontournable en ce début d’après-midi. Mais après la sieste, c’est reptile au programme.

Cette région au nord-ouest du Costa Rica a la caractéristique d’être plus sèche que le reste du pays. On y trouve donc des forêts unique dans le pays et quelques espèces qui vont avec, et notamment Crotalus simus, la fameuse Casabel.

Mais pas de bol pour ma pomme, car c’est un véritable déluge qui s’abat pendant les 3 heures qui suivent. Frustré et un peu dépité, je dois me contenter de trier les photos de la matinée en attendant que ça se passe.

Comment Costa de Pajaros est devenu mon coup de coeur

Le soir, le repas est prévu à la maison d’Esther et Ezequiel, pas de chichis. On prépare tranquillement la salade avec Lucas avec en fond la télé colombienne, comme à la maison. A table le dialogue avec Ezequiel est naturel et on échange pas mal à propos de la protection de la nature dans ce pays.

Je me sens bien à Costa de Pajaros, comme à la maison dans ce village qui s’en sort grâce à de sa pêche et un peu de tourisme, le tout sans surexploiter ce qui le fait vivre.

En rentrant aux cabinas, je crois entendre l’orage à nouveau mais non, ce sont juste les singes hurleurs. Des singes hurleurs. Dans le jardin. D’accord.

Mais cette parenthèse 100% tica touche à sa fin. Demain il faut de nouveau se lever tôt pour un autre décor : celui des forêts de nuages, des touristes nombreux et peut-être du Quetzal : j’ai nommé Monteverde !

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