Apprentissage du voyage en bus sud-américain
22h de bus, ça pique un peu, mais pas autant que 12h d’avion. Avec assez d’eau, de quoi grignotter en abondance, le Ipod chargé et un bouquin, ça passe.
Par contre, je découvre ce que j’avais lu, les bus sont climatisés et pas qu’un peu. Le choc thermique avec l’extérieur est plutôt brutal mais prévoyant, j’ai embarqué mon petit drap avec moi.
Dans ce bus semi-cama, les sièges s’inclinent à moitié et les fauteuils moelleux, loin des banquettes explose-dos du Transsibérien.
Mais au départ de Buenos Aires, je reste scotché à la vitre pour mesurer l’étendue de cette agglomération sur fond de soleil couchant. Une fois la campagne arrivée, le soleil a disparu. Je me concentre d’abord sur mon bouquin avec les écouteurs dans les oreilles en attendant de tomber de sommeil, mais surtout la fin du film d’action -version espagnole- qui passe à fond.
Salta, un peu plus en Amérique du sud
Arrivé au terminal du Salta, je commence par me dégotter un taxi. Fort des mes deux arnaques de début de voyage, je m’assure 1. de la destination et 2. du prix (avec double confirmation). Le chauffeur m’annonce 9 pesos et trouve le nom de l’auberge avec juste celui de la rue, je valide.
A la BK suites hostel, le staff est cool, il y a un bar, un bon WIFI et un asado pour 100 pesos le soir même, j’achète. L’asado, c’est le barbeuc en Argentine, mais élevé presque au niveau de la religion. Et effectivement, entre la viande de boeuf, la saucisse et le boudin noir, la qualité, autant que la quantité (facile 400g) sont au rendez-vous, le pied pour un viandar limousin.
Je n’ai qu’un jour à Salta, je me contente donc d’errer dans la ville, de m’imprégner de son ambiance, son atmosphère, avec un arrêt pizza qui, en Argentine, sont énormes.
Où quelques progrès sont faits en espagnol
Le soir je croise deux français qui me proposent d’aller manger dans une peña, soit un resto/bar où la soirée se finit généralement en chanson/danse. Fort de l’asado de la veille et la pizza du midi, je me contente d’une salade.
Attablés avec d’autres argentins, mon espagnol fait des progrès malgré lui, même s’il est toujours difficile de tenir une conversation. L’ambiance est bruyante, chaleureuse et monte d’un cran quand un bonhomme prend la guitare et commence à chanter avec une voix à faire pâlir un butor étoilé. Quand deux autres se joignent à lui pour chanter (avec la même puissance) et que toute la salle s’y met, l’ambiance est indescriptible, les soirées argentines, ça rigole pas. Et alors qu’un autre guitariste prend le relai, il comprend qu’il y a une française à notre table, du coup il part dans un numéro de séducteur argentin en lui chantant du Piaf, en français dans le texte.
Mais bon, il est 2h du matin et tout le monde doit partir assez tôt demain, c’est donc le retour à l’hostel où chacun se sépare, chacun vers une destination différente le lendemain.