Potosi, en plein dans l’Amérique du Sud
Avec Potosi vient le premier véritable contact avec la ville Bolivienne : bruyante, bordélique mais vivante. A l’arrivée au terminal de bus la nuit tombe, l’ambiance entre chien et loup au milieu de la circulation ultra-dense est particulière depuis le taxi qui nous emmène à la Koala den’s hostel. Une fois là-bas, je m’écroule, 5 jours de réveils de bonne heure, de hautes altitudes et une ascension à 6 000 nécessitent du repos mais pour commencer : une douche, la lessive, elle, devra attendre 2 jours, c’est ça d’arriver un samedi soir.
A Potosi, j’ai l’impression de toucher davantage au cœur de l’Amérique du sud. L’influence très européenne de Buenos Aires est loin derrière, les rues vont dans tous les sens, la densité de piétons bien plus élevée et les klaxons omniprésents, comme un air de Chine à haute altitude et un peu moins de pollution.
Pendant 3 jours, ma productivité est réduite et mes activités se résument à prendre le pouls de la ville en errant dans les rues, en faisant un tour au marché et discuter avec les français dont l’hostel est encore farcie.
Au moment de repartir au nord vers La Paz, je croise à nouveau Mélanie et Mathias au détour d’un resto, sur le départ vers Sucre en venant de Tarija. Au terminal de bus, l’ambiance est telle que je l’adore dans ce pays, ça braille des noms de destinations à tour de bras dans une joyeuse cacophonie alors que backpackers et locaux se pressent, mais pas moi. Mon bus part dans 3 heures, un bus de nuit pour une arrivée à la capitale au petit matin.
La plus haute capitale du monde
A l’arrivée à La Paz, la première chose est de trouver l’auberge et rattraper le retard de sommeil de la (courte) nuit dans le bus.
La capitale bolivienne est similaire à Potosi mais puissance 10, plus bruyante, plus bordélique, plus labyrinthique. Ça klaxonne encore plus et pas de pitié pour les piétons, comme partout ailleurs dans le continent, la voiture passe avant.
Le côté surchargé est bien illustré par les marchés où l’on peut trouver tout ce que l’on cherche, depuis du dentifrice à des lacets de toutes les couleurs (vendus à l’unité) à condition de savoir où le chercher ou bien d’avoir beaucoup de temps.
En marge de ce bazar géant, quelques rues sont dédiés aux boutiques à touristes où il est difficile de ne pas repartir sans être chargé d’écharpes, ponchos, pull en alpaga et autres.
Pour le côté plus authentique on peut même se payer un foetus de lama séché au « mercado de la brujas » (littéralement le marché des sorcières) à enterrer sous votre nouvelle maison pour attirer la chance, mais si ça vous dis pas trop de mettre ça dans le bagage en soute, il est toujours possible de ramener une statuette de la Pachamama, tout aussi authentique et moins porteur de problèmes à la douane…
L’exploration de la ville se fait en reprenant son souffle toutes les 5 minutes, La Paz oscille entre 3500 à plus de 4000m d’altitude, et le fait d’être dans le pays depuis 2 semaines ne change rien, il faudrait 3 mois pour que le corps puisse vraiment s’y habituer.
Je tombe aussi sur une manifestation qui, le temps d’une matinée, bloque l’artère principale de la ville, ou quand le piéton prend le pouvoir. Tout le monde manifeste en même temps, les profs, infirmiers, ouvriers, quelques étudiants et les mineurs au premier rangs. Et ici aussi, c’est CGT(plus quelques lettres) qui mène la danse. Les motifs sont flous à saisir mais pour une partie d’entre eux, je comprend qu’ils veulent une interconnexion ferroviaire entre plusieurs des grandes villes du pays (ce qui ne serai pas de trop en effet).
Côté ornitho, c’est pas trop ça, La Paz n’est pas une ville qui brille par sa verdure, l’urbanisation est galopante et les parcs sont inexistants (ou presque), pour cocher, il faudra repasser.
A l’auberge, je profite largement du dortoir que j’ai pour moi tout seul et du bar au RDC, avec une bière offerte tous les soirs et le reste qui ne coute pas un rond, l’endroit permet de rencontrer du monde, depuis 2 allemands de passages à 3 californiens sur le retour en passant par des français (moins nombreux qu’ailleurs), irlandaises, suédois… mais pas de co-voyageur pour la suite.
Et la suite justement, c’est le Lac Titicaca, à quelques heures de bus (à côté quoi) et plus prometteurs en observations.