A Kagoshima, j’active enfin le JR pass de 2 semaines, acheté à Paris la veille du grand départ (pour la modique somme de 400€). Mais pour ce prix, j’ai accès à (presque) toutes les lignes de la compagnie nationale (Japan Rail) en illimité, depuis le train de banlieue jusqu’au Shinkansen (le TGV local).
Ce pass me permet une liberté quasi absolue en transports ferroviaires (oui, il y a aussi des compagnies privées) : je me pointe à la gare, je repère le prochain train pour ma destination (et vu la fréquence, il n’y a jamais longtemps à attendre), je passe les guichets sans payer, juste monter mon bout de papier et un petit « Arigato gosaimasu » et je m’installe.
Ce premier jour d’activation, je l’étrenne avec un petit train de banlieue qui m’emmène au sud de Kagoshima, vers Ibusuki et la Satsuma peninsula pour rallier le cap Nagasakibana, sans prendre le bus, soit une petite marche de 5 km au milieu des champs, des boisement clairement subtropicaux et des petits villages, au calme, malgré la petite pluie.
Le cap lui est impressionnant, avec le Mont Kaimondake et sa forme de cône parfait, les roches volcaniques noires qui se jettent dans la mer et les Fous bruns qui tournent tout autour, l’ambiance aurai presque des airs de bout du monde, sans la trentaine de touristes et les boutiques de souvenirs au-dessus du cap.
Le lendemain, c’est le début de la remontée vers le nord, et Fukuoka pour commencer, et toujours sans payer ni prendre de billet, j’adore.
L’étape à Fukuoka n’aura pas été très longue mais j’aime bien cette ville, bien qu’assez densément peuplée, j’aime bien marcher dans ces rues, et entre la visite d’un temple et le passage dans un centre commercial typiquement hérité des américains, j’aurai fait les deux extrêmes. Mais ma découverte principale dans cette ville aura été les 100yen shop, tout à 100 yens (0,8€), une merveille, surtout le rayon cuisine avec ses moules à riz pour préparer les sushis/maki. Avec un bol de ramen du coin (les plus réputés du Japon) et un coup de fil au potos, la soirée dans l’hostel en habitat typique japonais est tranquille et le moral au top.
3 jours à Hiroshima en mode hyperactif
L’arrivée à l’hostel à 15h me permet d’aller visiter le musée pour la paix tout proche. La visite dure 1h30 mais c’est suffisant pour sortir sous le choc. Rien n’est épargné par l’exposition permanente, depuis les détails de l’explosion atomique seconde par seconde jusqu’aux effets secondaires les plus traumatisants, images à l’appui. J’ai l’impression d’être retourné en voyage scolaire de 3° en Normandie, sauf que là si c’est aussi captivant, c’est dans un tout autre sens, je n’en prend pas la moindre photo. Et quand on sait que les bombes que l’on garde encore précieusement milliers sont 3000 fois plus puissantes, ça fout les jetons.
Au final je rentre à l’hostel un peu au radar et pars me faire un bol de ramen pour me remettre.
Le jour suivant, je fais chauffer le JR pass pour accéder à une grotte et un plateau à 200km de là : un shikansen, un train local et un bus, le tout sans payer ! La grotte est pleine de clubs du 3° âge et de scolaires en sortie mais contraste agréablement avec le soleil qui cogne dehors. Je suis bien sur site et m’en fait à peine pour l’horaire du bus, même si je dois un peu activer le pas vers la fin de la balade pour ne pas poireauter 3h.
A Miyajima le lendemain, la mission c’est de voir le Mamushi, une espèce de vipère asiatique bien présente sur l’Ile. Je délaisse rapidement les spots touristiques et la foule pour filer vers un des 3 sentiers qui montent au sommet de l’ile. Si la montée est facile, je prends bien mon temps et au risque de paraitre bizarre aux autres visiteurs, je recherche la bestiole sur tous les côtés du chemin et scrute chaque cm² dès la moindre trouée dans la végétation. Proche du sommet, un individu daigne enfin se montrer sur une portion de chemin exposée au soleil, pile quand je commençais à désespérer.
La vue depuis le sommet vaut aussi la sueur dépensée pour monter. La mer de Sedo s’étend au sud tandis qu’au nord, c’est le point de vue imprenable sur Hiroshima, on se serre un peu sur la plate-forme aménagée, mais ça en vaut le coup.
Pour le dernier soir ici, test de l’Okonomiyaki, Hiroshima style, soit une couche de nouilles sous le reste. L’expérience n’est pas à la hauteur de celle d’Osaka, un peu plus fade mais l’ambiance dans le petit village de micro-restos (au 5° étage d’un immeuble) est inimitable.
Cette deuxième partie du trip japonais s’enchaine bien, la météo a arrêté de s’acharner, je bouge dans tous les sens sans une seconde d’inactivité, je suis à l’aise dans ce pays et jongle avec les trains, les bus, les résas d’hostel, le voyage avance tranquillement et pour la fin de la remontée vers Tokyo, je retourne en terrain connu, avec un retour à la Tani9Backpackers d’Osaka où le mode rencontres va encore tourner à plein régime.