A 4000 km de l’Australie et 2 400 km de la Nouvelle-Calédonie, Aotearoa est spéciale à bien des points de vue, mais c’est par sa nature, et en particulier les oiseaux, qu’elle est unique.
L’endé-quoi ?
Endémisme : Caractère de la faune et de la flore d’un territoire lorsqu’elles comportent une forte proportion d’espèces propres à ce territoire.
En mettant les pieds dans une forêt néozélandaise, l’ambiance est un peu… préhistorique. Entouré de fougères arborescentes, on se croirait 65 millions en arrière. Cet effet est la conséquence de l’isolement géographique, grâce auquel 85 millions d’années d’évolution ont produit des paysages et des espèces qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Chez les oiseaux, le Kiwi ou le Kakapo (cousin du Kéa, l’oiseau le plus rare du pays) sont les preuves vivantes de cet isolement. Sans prédateur naturel, leurs ailes sont devenues inutiles et ils ont évolué au sol pendant des millénaires.
Pour l’ornithologue, l’avifaune néo-zélandaise, c’est une quarantaine d’oiseaux terrestres endémiques et 80 d’oiseaux marins nicheurs. Il faut donc varier les iles et les milieux naturels pour couvrir toute la diversité des paysages, depuis la baie d’Auckland jusqu’au sommets de l’Ile Sud.
Observer des espèces endémiques
Tiritiri matangi
Cette petite île dans la baie d’Auckland a une particularité : tous les mammifères introduits par les colons (chats, rats, opossums) ont été éradiqués. Du coup, la faune qui y subsiste est telle qu’elle était avant l’arrivée de l’homme.
La fréquentation y est soigneusement régulée par le DOC. A l’arrivée sur l’île, un ranger briefe les visiteurs sur le côté exceptionnel de ce site et la fragilité de la faune néo-zélandaise face à la fréquentation touristique et ses conséquences.
Conseils pratiques
Comment y aller
- Depuis le centre d’Auckland, le ferry met 75 minutes.
- Le prix est de 75$ pour les adultes et 45$ pour les enfants. En prenant les services d’un guide, le tarif passe à 85$/47,50$.
- La réservation est obligatoire et peut se faire auprès de la compagnie Fullers dans le centre d’Auckland.
Comment ça se passe sur place ?
- Au débarcadère, un ranger fait un briefing sur le travail fait par le DOC (et notamment l’éradication des mammifères introduits).
- Pour ceux qui ont pris un guide, la visite commence avec lui juste après. Pour les autres vous êtes libres. Plusieurs sentiers quadrillent l’île, dont un qui fait le tour en 4-5 heures.
Quand y aller ?
- La meilleure période pour observer les oiseaux endémiques qui nichent sur l’ile est le printemps/été entre octobre et février. Ils sont alors plus actifs, chantent davantage et se montrent plus facilement.
Lacs Tekapo et Pukaki
La grande attraction du coin c’est l’Échasse noire. Cet oiseau est tout simplement un des plus rares du monde avec moins de 100 individus. Auparavant répandue plus largement dans l’île sud, elle ne subsiste aujourd’hui que sur quelques lacs autour des deux principaux.
Conseils pratiques
Elle se trouve souvent dans les zones les plus reculées et les plus tranquilles autour de ces lacs. Si vous avez la chance d’en voir une, attention au dérangement. Les visiteurs trop curieux pourraient faire échouer la nidification en s’approchant trop près, le mieux est de de garder une distance de sécurité.
Observer des Albatros
Grâce à sa position, la Nouvelle-Zélande est un terrain de jeu en or pour les amateurs d’Albatros et d’oiseaux marins en général. Cette bande de terre isolée dans le Pacifique sud est le dernier repos avant l’Antarctique et attire plusieurs de ces géants.
Royal Albatros centre à Dunedin
Au bout de la péninsule d’Otago, il est facile d’observer des Albatros de très près. La pointe de Taiaroa accueille la colonie d’Albatros la plus accessible au monde, car c’est la seule qui ne soit pas perdue sur un bout de caillou en pleine mer.
L’espèce présente est l’Albatros de Sanford, un des plus grands au monde (3,3m d’envergure). Chaque année, ce son environ 25 jeunes qui s’envolent de cette colonie.
Conseils pratiques
Comment y aller ?
Transports en commun : La ligne 18 part du centre de Dunedin et va jusqu’à Harrington Point, où une petite marche de 2 km permettra de rallier de la colonie. Le prix du trajet (aller) est de 10,20$ en cash. Plus d’info sur le site du conseil régional de l’Otago
Véhicule personnel : La colonie est à une trentaine de kilomètres du centre de Dunedin. Le mieux est de prévoir une petite exploration de la péninsule de l’Otago en marge de la visite pour optimiser le temps passé dans le coin.
Navette du centre : Certains tours proposés par le centre prévoient la navette depuis le centre de Dunedin et une visite à fond de la colonie et des anciennes installations militaires. Mais ceci à un coût : 115$.
La visite
Première chose, et non des moindres : Pas de visite libre de la réserve, tous les visiteurs doivent être accompagnés d’un guide. Le tour classique dure 1h et coûte 50$ pour un adulte et 15$ pour un enfant. D’autres tours existent en combinant avec une visite plus « historique » sur le passé militaire de la pointe ou la découverte d’une colonie de Manchots pygmée qui niche aussi sur la pointe. Les infos détaillées sont sur le site du centre.
Le tour de base dure une heure et permet d’observer la colonie depuis un ancien bunker réhabilité. Il permet d’approcher au plus près des oiseaux. Bien sûr la discrétion est plus que recommandée…
Détroit de Foveau
Stewart Island est un paradis de randonnée et de nature mais avant même d’y mettre le pied, la traversée depuis Bluff permet déjà d’observer facilement Abatros à cape blanche, Damiers du Cap et autres puffins. Même sans jumelles, les oiseaux s’approchent assez près des bateaux pour pouvoir les admirer.
Conseils pratiques :
Il faut savoir que la mer remue un peu et qu’on se retrouve facilement avec le bide un peu en vrac. Mais, true story, se concentrer sur un Albatros en vol est un remède plutôt efficace contre le mal de mer puisque ça évite de laisser le regard (et l’estomac) suivre les vagues.
Pour ce qui est des transports, vous pouvez retrouver les informations sur l’article que j’avais consacré à Stewart Island.
Ce petit article présente un échantillon (non représentatif) de ce que le pays offre en terme de sites d’observation de la nature sans avoir à faire une rando de 4h avant. En espérant que ça vous donnera des idées…