Un dernier sprint depuis Irkoutsk
La journée du 18 août ressemble à une course d’endurance. Avec un départ en bus prévu à 8h d’Irkoutsk et un réveil à 6h, je trouve le moyen de me planter dans les transports et je choppe le bus à la seconde près (chauffeur installé, prêt à démarrer) après un sprint de 200m avec mes 25kg sur le dos.
Mais c’est parti, on en a pour 6h de bus pour être au Lac Baïkal, ce Baïkal après lequel je cours depuis quelques milliers de kilomètres. Je tente de dormir après la nuit de 4h mais dans ce minibus bondé, pas moyen de trouver une position confortable.
A l’approche du lac, le paysage change et on passe de la forêt à une sorte de steppe. En atteignant le bac pour passer sur l’Ile Olkhon, on sort se dégourdir les jambes et il est là devant nous. Enfin en partie, on a une bonne vue sur la petite mer, située à l’ouest d’Olkhon et un bref aperçu de la grande mer de l’autre côté.
Après le passage sur l’île, c’est la dernière ligne droite, à savoir 35km de piste poussiéreuse secoués dans tous les sens, mais c’est négligeable à côté de la vue de la petite mer que l’on a tout le long.
On arrive finalement à Khuzir, seul village habité de l’île, à 14h20 et là, pas de perte de temps, je réorganise mon sac, Alex prend son ticket de bus pour le retour pour le lendemain 10h et on est parti.
Forêts naturelles et souffrance des épaules
On a prévu de passer la nuit sur la côte Est de l’île, histoire de voir le lever de soleil sur la grande mer demain matin. Khuzir est sur la côte Ouest et on part à 14h35 en prévoyant d’être là-bas avant le coucher du soleil, ça nous fait donc 5h pour couvrir 11km (à vol d’oiseau sur l’échelle de google map), sachant qu’on ne sait pas du tout si il y a un chemin pour accéder à notre objectif.
La suite est un mix de chemins et de passages à travers bois à la boussole. De plus, Alex est sergent dans la réserve de l’armée canadienne, ce qui fait qu’entre son rythme de militaire entraîné et mon pas de naturaliste surchargé, il y en a un qui en chie grave…
Sur la carte, un sentier semble mener à un ruisseau qui débouche sur notre objectif. Manque de bol, on tourne un peu en rond par moment et arrivés à un cul-de-sac, on prend tout droit dans des boisements naturels dignes de ceux que j’ai pu voir à Bialowieza (les BTS GPN apprécieront).
Je passerai bien 2h à chercher des oiseaux dans ce milieu exceptionnel, mais le soleil se couche justement dans 2h et on est à 4km de l’objectif.
On passe ensuite dans des secteurs caillouteux bien instables (surtout avec mes 25kg) en allant toujours tout droit, mais en rejoignant le fond du vallon, on tombe sur un sentier qui file tout droit vers la côte !
La fin se déroule au pas de course pour rejoindre la côte avant la nuit et c’est à 30min du coucher du soleil qu’on débouche sur une baie où se trouve un campement aménagé avec table, plan de travail, foyer aménagé, la surprise du
siècle, moi qui m’étais préparé pour un petit bivouac. J’ai l’impression d’avoir trouvé un lieu caché et tenu secret au milieu des montagnes de l’Ile d’Olkhon qui se jettent directement dans le lac autour de nous.
On se pose finalement pour faire trempette dans le Baïkal à 15°, manger, allumer un feu et dormir. Mes épaules et mes jambes hurlent de douleur et je tombe comme une masse dans mon hamac pour dormir dans de meilleures conditions que ces 6 derniers jours.
Une journée en mode Robinson
Alex doit repartir tôt pour attraper son bus. De mon côté, je décide de rester une journée pour profiter sur site, explorer les environs et me reposer.
On se lève à 5h pour tout de même admirer le lever de soleil sur le lac, le spectacle vaut bien les douleurs qui me déchirent les épaules mais je me recouche après le départ d’Alex pour dormir jusqu’à 10h.
Le reste de la matinée se déroule tranquillement entre petit déj, filtrage d’eau et contemplation du lac. L’après-midi est dédié à l’exploration des environs, enfin exploration.. Je me contente de suivre un autre sentier qui longe la côte vers le nord, sentier le long duquel je trouve les restes d’autres campements.
La côte Est de l’Ile d’Olkhon est vraiment extraordinaire, ces montagnes se jettent dans le lac avec des centaines de mètres de pente raide, voire de falaises qui plongent dans l’eau.
Pour ce qui est des oiseaux, c’est pas très riche, je croise uniquement des goélands, cormorans et une troupe de Harles bièvre. En revanche en balayant l’eau du lac aux jumelles je tombe sur une tête qui sort de d’eau, un phoque du Baïkal !
Rentré au camp quelques heures avant le coucher du soleil, je profite pleinement de ce petit paradis éloigné de tout en préparant le feu pour manger tranquillement.
Suite et fin, au calme
Le retour vers Khuzir se fait à mon rythme, soit en s’arrêtant toutes les 20 min ou dès qu’un oiseau criait dans le coin. Au programme quelques passereaux dans les boisements humides près du lac mais dès qu’on monte un peu, il n’y a plus que les Mésanges boréales qui soient actives.
Malgré tout j’avance tranquillement, d’autant plus que je suis un chemin tout le long, contrairement à l’aller, pas de traçage à travers bois cette fois-ci. Au final, je mettrai 9h pour tout boucler en arrivant à Khuzir sous un début de pluie et c’est un peu épuisé que je me prends 2 nuit dans l’auberge pension complète du coin.
coucou du limousin !
Tres bien ton site, nous voyageons un peu avec toi ainsi.
Tes photo sont superbes, et les textes sympa.
Tout de bon pour la suite, bises de toutes la famille chastrusse
lyson, delphyne, sylvain, yves, christiane
Bonjour de Gagnac bonne continuation
Bonjour de Brive trés bonne continuation nous suivons ta route et les infos passionnément c’est trés intéressant à trés bientôt Bises . Ch et Y