Redescente rapide
Une nuit dans le bus et arrivée matinale à Ica pour un changement. Paracas est du genre pas facile d’accès, depuis Cusco les destinations les plus évidentes sont plutôt Nasca ou Arequipa. En ce qui me concerne, je ne vais à Paracas que pour les iles Ballestas et la Réserve Naturelle Paracas Arequipa et Nasca seront pour la prochaine fois, ce coup-ci je vise le nord et l’Amazonie.
A Ica, je poireaute 3h avant le prochain bus tout en discutant avec un couple de québécois, sympas comme toujours, qui va aussi à Paracas. A l’arrivée je laisse mes collègues de correspondance pour aller vers la Kokopelli hostel où le ton est donné dès l’arrivée, c’est une party hostel. Je m’effondre quelques heures avant de partir à la pêche aux infos pour demain. Après comparaison de quelques agences, le choix est fait, au programme : Iles Ballestas le matin et RN Paracas l’aprèm pour 70 soles.
De Ballestas un peu trop fréquentée…
Départ 7h pour les iles Ballestas, j’avais lu que c’était touristique mais je le réalise de plein fouet dès l’embarquement dans le bateau par paquets de 40, chacun à sa place attitrée et pas bouger, et c’est valable pour toute la matinée.
Heureusement les obs en série viennent un peu compenser le côté wagon à bestiaux. Les oiseaux marins sont naturellement omniprésents entre Fous variés, Pélicans bruns, Goélands siméons et Sternes incas par centaines, plus un Manchot de Humbolt tout seul.
Mais je ne retenterai pas cette visite si je repasse dans le coin un jour, être vissé sur son siège en mode safari et approcher des animaux à 2 mètres au mépris de toute notion de dérangement d’une espèce sauvage, une fois ça suffit. Je me posais déjà des questions sur le dérangement exercé par les touristes sur les oiseaux avec les Flamants du sud Lipez, maintenant, je m’en inquiète franchement.
Pas mécontent de débarquer, je refuse la navette vers l’hostel proposée à le descente, je veux juste marcher et me faire un bon ceviche, tout seul.
…à Paracas dans le désert
L’aprèm, si la visite est aussi en mode « touristes en bus » c’est plus détendu que la matinée, le guide plus sympa et plus de liberté pour profiter du lieu.
C’est la première fois que je me retrouve dans un véritable désert, sans végétation, sans la moindre trace d’eau douce, que du minéral sur des kilomètres. Cette réserve naturelle est une des premières créées au Pérou et est impressionnante. Bien sûr le gros de l’intérêt naturaliste réside sur la côte entre les oiseaux marins (les mêmes espèces qu’à Ballestas) et autres vautours, et Loutres (pas vue).
Malgré tout, on oublie pas que nous sommes surtout des porte monnaies sur pattes en nous droppant en guise de dernière arrêt en bordure d’une plage caractérisée par sa concentration de restaurants, et avec descente du bus au pas de la porte tant qu’à faire… Mais esprit de contradiction oblige, je vais dans l’autre sens, vers un point de vue sur les environs pour une session photo de pélicans. Le resto ça sera après et pour boire un coup uniquement.
Le soir je me retrouve à boire un coup avec deux voyageurs rencontrés la veille, puis on finit par être une dizaine, mais je suis pas dans l’ambiance, décidément les party hostel ce n’est pas pour moi. Après un burger et quelques pintes, je décide de filer me coucher, Trujillo c’est pas la porte à côté et le bus pour Lima part tôt le lendemain. Mais cette auberge me le fait payer avec la musique à fond jusqu’à 4h du matin, je maudis le staff du bar en tentant de m’endormir, les party hostel, c’est fini.
Road trip côtier
Départ 9h au lieu de 7. Après la courte nuit, je poireaute à moitié réveillé dans le terminal flambant neuf de Paracas. Sans petit déj, c’est pas facile, heureusement un papy vendeur d’empanadas me sauve la mise, d’autant plus qu’elles sont délicieuses.
Le bus arrive finalement et je me récupère une bonne place confortable, en fenêtre, sans voisin, parfait pour ma condition du moment, somnolente. Je regarde le désert qui défile devant moi à droit et la côte Pacifique à gauche alors qu’on trace au nord ver Lima la capitale.
Arrivé là-bas, il y a 3 heures avant le prochain bus pour Trujillo, lequel sera là-bas à 2h du matin. LA journée est loin d’être fini et c’est avec un sandwich après avoir lutté pour obtenir du cash que je me pose avec mon bouquin dans un coin du resto du terminal, un œil sur le livre, un œil sur les sacs dans cet endroit bondé.
Le second bus est finalement là et j’embarque à nouveau avec une bonne place, la journée est longue mais au moins elle est confortable. On dirait bien que j’ai tapé dans la compagnie haut de gamme ce coup-ci. Au fur et à mesure qu’on avance, le soleil lui descend et c’est avec le coucher de soleil sur la Pacifique d’un côté et la lumière orangée sur le sable du désert qu’on trace toujours vers le nord.
Finalement on arrive et sans discuter le prix du taxi je file vers la première auberge repérée dans le Routard. En fait d’auberge c’est un hôtel et vu le tarif de la chambre et le bar bruyant sur lequel donne la fenêtre de cette dernière, je fuis au plus vite, une fois ça suffit. La seconde auberge sur la liste est heureusement moins chère et plus conforme à la description. Pas de discussion, je m’effondre sur mon lit, enfin à Trujillo après ce bond en avant vers le nord.
Trujillo imprévue
A Trujillo, je prends le temps d’errer « à poil », à savoir sans rien à part trois sous en poche. Ça permet de mieux profiter du lieu et de l’atmosphère. En guise d’atmosphère, celle-ci est surtout marquée par la chaleur écrasante. Je prends malgré tout le temps d’acheter mon billet de bus pour le lendemain, destination Tarapoto, 18h de bus, dont une nuit. Mais le lendemain, je réapprends que l’Amérique du sud n’a décidément rien à envier à la France en matière de grèves puisqu’ici les routes sont carrément bloquées, avec le bus reporté de 24h, je passe une nuit de plus à la hostal Mochilla pour ENFIN m’approcher de l’Amazonie péruvienne dont Tarapoto est la porte d’entrée à 500m d’altitude.