Faisons les présentations
Le parc national Zabaikalsky est l’un des plus vieux de Russie. Il est plutôt immense et couvre près de 868 000 ha avec une large gamme de milieux naturels. Ça va de la plage au bord du Lac Baïkal à des pelouses alpines sur la péninsule Sviatoy Noss en passant par de la roselière ou de la pure taïga sibérienne, pas étonnant quand on sait que l’altitude varie de 450m au bord du lac à 1 877m (Sviatoy Noss) et 2 376m (Barguzin).
La minute culture : Sviatoy Noss signifie « Nez sacré », donc « La péninsule du Nez Sacré ». C’est le secteur le plus accessible du parc et le plus diversifié entre taïga, rives du lac Baïkal et baies diverses.
Des milieux et des espèces divers et variés
La taïga abrite déjà beaucoup d’espèces d’oiseaux, vu la qualité des milieux, ce n’est pas étonnant. On est en présence de forêts qu’on ne trouvera pas en France, ou alors dans les coins montagneux les plus inaccessibles.
Mais les autres milieux du parc ajoutent de la diversité, comme les 250km² de roselières entre Sviatoy Noss et le reste du Parc ou les pelouses alpines sur les sommets.
Bien sûr, le printemps et le début de l’été sont à privilégier, soit le mois de juin/début juillet. En y allant plus tard, les forêts seront plus silencieuses et les obs moins nombreuses, même si on peut croiser une Gélinotte au hasard d’un chemin.
Les mammifères ne sont pas en reste puisque outre l’Ours et le Loup, on peut y trouver aussi la Zibeline, le Renne (sur certains sommets du massif de Barguzin), une espèce spécifique de Marmotte et autres Loutres et Tamias de Sibérie. Mais la principale attraction du Parc, ça sera le Nerpa, ou Phoque de Sibérie. Si on peut voir l’espèce çà et là depuis les berges du lac, c’est autour des Iles Ushkani, à l’ouest de Sviatoy Noss qu’on pourra le plus en voir et dans les meilleures conditions. Mais pour ça, il faudra passer par un tour organisé, souvent très cher, dans les 14 000 roubles, il est donc préférable de trouver d’autres personnes intéressées pour faire baisser le prix/personne.
En pratique
La porte d’entrée du parc c’est le village d’Ust-Barguzin, mais en venant d’Ulan-Ude, il est assez facile de s’organiser depuis là-bas, surtout parce que les gens pourront vous renseigner en anglais, que ce soit les tours organisés ou dans les auberges (surtout la Traveler’s House).
Il est aussi possible de venir à Ust-Barguzin depuis l’Ile d’Olkhon ou même Irkutsk avec un ferry et trouver des infos sur place, un bureau du parc national étant présent à Ust-Barguzin. Le bateau n’est pas donné mais c’est une expérience, par contre il faut savoir que l’arrivée se fait de nuit.
Côté randonnée, l’offre est large et les paysages époustouflants, mais il faut être conscient qu’on parle ici de randos de dizaines de kilomètres et sur plusieurs jours. Le seul souci est que l’info n’est pas toujours facile à trouver.
D’abord, il faut savoir qu’en Russie, on peut faire du camping sauvage partout, donc si vous avez assez de temps et le matériel, partez sans vous demander si il ne faudrait pas vous faire déposer en voiture, ou n’écoutez pas les personnes qui vont vous dire qu’il faut louer les services d’un conducteur pour x roubles, foncez !
Bien sûr si votre temps est limité, il est possible de faire de la rando à la journée en se faisant déposer en voiture. Il est notamment possible de gravir la péninsule en une journée avec les services d’un guide, mais c’est assez raide et pas toujours donné.
Le souci, c’est les cartes de randos. En fouillant bien sur internet, on peut trouver 2/3 infos ou bien à la Traveler’s House d’Ulan-Ude, où une grande carte de Sviatoy Noss indique plusieurs sentiers assez longs pour faire plusieurs jours, un peu comme celle-là.
Mais attention à ne pas sous-estimer les distances. En Russie, ça peut paraître court sur les cartes, mais en réalité, c’est toujours bieen plus grand, par exemple la péninsule fait 53 km sur 20. Il ne faut donc pas prendre les kilomètres et le dénivelé à la légère et avoir un minimum de préparation, de matériel et de nourriture, on peut s’en sortir. Pour l’eau, pas besoin de s’en faire, l’eau du Baïkal peut être bue sans problème.
Il y aussi plusieurs baies avec des villages de pêcheurs,et même, pour la « Baie des serpents », des sources chaudes. Le tout est accessible,soit à pied soit en bateau.
Il faut aussi savoir que l’accès au parc est soumis à un permis d’accès que l’on achète à l’entrée. Je ne sais pas comment ça fonctionne à pied, mais en voiture, il y a carrément un péage où on s’arrête.
En résumé, ce parc est immense, riche et varié. Le trek sur plusieurs jours est possible et vaut le détour à condition d’être un minimum préparé. Mais si vous manquez de temps mais pas trop d’argent, des tours à la journée pour grimper à Sviatoy Noss ou pour faire un tour sur les sources chaudes sont nombreux. Au final c’est que du bonheur, et les paysages en mettent plein la vue !