Le Transsibérien, c’est bien, mais c’est long

Moscou – 12/08 : Réveil tranquille ce matin, le train ne part qu’a 13h50. Je fais mes comptes, prépare le sac, prends une douche, sans me presser…
Mais 20 min avant de quitter l’auberge, c’est la montée de stress. Je vais passer 4 jours dans un train et je ne me pipe pas un mot de russe. Je laisse le confort d’une auberge au top pour un wagon avec 54 personnes les unes sur les autres, l’aventure commence ici et elle est un peu effrayante.
Un des permanents de l’auberge le remarque et me parle… en français ! C’est con à dire mais le fait de pouvoir exprimer clairement ce qui me travaille me calme et je pars plus serein.

Je sors du métro à Komsomolskaya pour trouver d’abord la bonne gare (il y en a 3 au même endroit) puis, après un autre stress en voyant l’affichage 100% russe, le bon quai. C’était très simple en fait c’est celui avec les voyageurs qui emportent leur maison.
Le train arrive et on embarque un par un après contrôle sévère du billet par la provonidsa et des papiers.

Provonidsa : Maitre à bord, c’est la (ou le) fonctionnaire qui gère le wagon : contrôle des billets, distribution des draps, ménage, boutique et réveil des passager arrivés à destination.

Une fois installé, je fais connaissance de ma voisine, une mamie qui rentre chez elle à Irkoutsk et ne parle pas un mot d’anglais. Mon voisin du dessus est un étudiant en cinéma qui lui parle anglais mais aussi espagnol. Du coup le pauvre se retrouve à faire l’interprète entre moi et la mamie qui, mine de rien, à la tchache. Sans cet intermédiaire, on essaye d’échanger quelques mots grâce au guide de conversation, mais ça reste limité.

Le vrai voyage commence en s’échangeant de la nourriture, les russes sont les champions pour ça, tout le long du trajet on me file des pommes, des tomates, des graines de tournesol. Ça commence avec ma voisine qui s’inquiète de ne pas me voir manger 3h après le départ, puisque les russes peuvent faire 5 repas par jour.

Je finis par me faire des nouilles instantanée, ce qui achève de me faire suer. En effet, on est en été, le wagon est rempli par 54 personnes, les vitres sont en triple vitrage et la provonidsa interdit d’ouvrir les fenêtres : ce seront les première et dernières nouilles instantanées de ces 4 jours. Il faut vraiment pas être claustrophobe pour la 3°classe russe.

Monotonie, quand tu nous tient

DSC_8066

Moscou à Iekaterinbourg – 13/08 : Dans le Transsibérien, on voit le temps passer. La journée s’étale entre siestes, grignotage, lecture ou contemplation du paysage. Mais en fait de paysage, pour l’instant c’est surtout de la forêt de bouleaux, de pins, d’épicéas et même de chênes quand on progresse vers le sud. Ça reste très monotone et les rares trouées ouvrent sur des prés/champs/villages et encore plus rarement sur une bonne vue.

Les arrêts en gare sont une bonne occasion de respirer un coup en dehors de ce four, ça permet aussi de prendre des photos. J’ai hâte d’être au Baikal, d’en prendre plein la vue, de faire de l’ornitho, être dans la nature, même si ce que je vois par la fenêtre est sans commune mesure avec les paysages bien attaqués d’Europe de l’ouest.

Au final entre Moscou et le Transsibérien, je voyage pas mal, mais je suis un peu frustré pour l’instant, déjà parce que la communication est difficile malgré les nouvelles tentatives avec Mamie Baikal, et puis parce que j’en suis qu’à 6 espèces d’oiseaux vues pour l’instant.

DSC_8140-2

Vers l’Est après l’Oural – 14/08 :

On a passé l’Oural. Ça  n’était pas particulièrement remarquable, pas de montagnes marquées mais juste un peu plus de relief. En revanche ce matin c’est tout plat : des kilomètres et des kilomètres de plaines se déroulent sous mes yeux. Le milieu a changé lui aussi : la forêt a laissé la place à un mix de prairies et de roselières à perte de vue au fur et à mesure que l’on se rapproche du Kazakhstan. Du point de vue ornithologique, c’est extrêmement frustrant : ces roselière doivent renfermer une faune riche, diversifiée et exceptionnelle pour un ornithologue français, mais à part un aigle non identifié, je n’en verrai rien.
La plaine fait que le train trace aussi un peu plus vite en atteignant le 90 à l’heure.

Au final, on ne peut pas dire que ça aura été une grande journée, ça ressemblait plus à une longue attente chez le toubib, mais une attente où ça parle et rigole autour de toi sans avoir la moindre idée ni du pourquoi ni du comment, un journée où j’ai passé le plus clair de la journée à pioncer.

DSC_8154No  vossibirsk à Krasnoïarsk – 15/08 : La journée a commencé comme hier, monotone. Le paysage, lui, commence a changer, il est moins plat et plus boisé avec plus de résineux, ça se voit qu’on remonte vers le nord. La locomotive le sent aussi et en chie un peu dans les montées et les virages pour tomber à 50 km/h.

Côté rapports humains, c’était parti pour être la même qu’hier quand je capte quelques mots de français ! Non je n’hallucine pas, il y a bien un canadien et une russe qui parlent en français ! Pour la première fois depuis 3 jours, je peux enfin avoir une vraie conversation et ça fait du bien.

Alex est québécois et descend lui aussi à Irkoutsk. On parle un peu et on décide finalement d’aller au Lac Baïkal ensemble et la fin de la journée se déroule de la même manière entre siestes et films, en attendant que Irkoutsk se rapproche.

Commentaire pour “Plus rapide à lire qu’à faire”

  1. Héhé, et ça va pas s’arranger avec l’Asie ????
    Profites-en pour parfaire tes dessins, ça t’aidera beaucoup à t’exprimer, et en plus tu les feras surement marrer avec …
    Des bisous copain, continue comme ça.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *