Petit briefing à Alajuela
Après 3 heures de vol, changement de continent et changement de climat. Il fait chaud à San José, bien plus qu’à Bogota. Le soleil cogne fort et on gagne 15°, le polaire est rangé au fond du sac et le restera. A la sortie, l’assaut des chauffeurs de taxis est proportionnel au poids du tourisme dans ce pays. A plus de 10$ non négociables, je préfère décliner toutes les offres. C’est après 200m de marche que je tombe à 4$. Mais comme je n’ai que 10$ en poche, le chauffeur m’arnaque d’un dollar en rendant le monnaie. Faute d’énergie, je le laisse faire, je commence à avoir l’habitude.
Je trouve à la Maleku hostel la parfaite base d’arrivée/départ : confortable, à 5 minutes en taxi, un staff au top et petit déj inclus. Le prix moins confortable : 14$ soit le double de Bogota, mais correct dans ce pays plus touristique et plus cher.
Le temps de poser le sac, récupérer un peu, prendre un douche et je repars. J’ai deux missions pour cet après-midi : trouver un guide des oiseaux et/ou des reptiles/amphibiens et rencontrer un français de Tout Costa Rica pour un briefing complet sur le pays, son économie, sa politique de protection de la nature et sur mon itinéraire pour les 4 semaines à venir.
Cette boite française aura été d’un grande aide dans préparation de mon mois au Costa Rica. Découverts en rencontrant leurs collègues d’Equateur de passage au Jardin de los Sueños, je ne m’attendais pas à recevoir une telle masse d’informations et les échanges avec Pierre auront permis un dégrossissement énorme.
Grâce à ses conseils sur la météo/fréquentation/potentiel ornitho et herpéto/prix, j’ai pu y voir plus clair pour faire des choix sur les secteurs et parcs nationaux à visiter et remplir en même temps les nombreux objectifs que je me suis fixé. En arrivant à Alajuela j’ai donc une ébauche d’itinéraire assez avancée mais qui ne demande qu’à être affinée en en parlant de vive voix.
Justement, de vive voix, on parle tranquillement en buvant un coup et autour de sushis, de mon voyage, de ce que je cherche au Costa Rica et de ce qui fait que ce pays possède la réputation d’être le numéro 1 de la protection de la nature dans le monde.
L’idée généralement admise, c’est que le gouvernement à bazardé son armée il y a 40 ans pour transférer ce budget vers l’éducation, le tourisme et la protection de la nature. En réalité, cet état de fait tient aussi à deux autres choses.
Un, il faut savoir que la zone San-Jose/Alajuela accueille 80% de la population du pays, l’urbanisation n’est donc pas aussi galopante qu’en France avec la perte d’un département tous les 10 ans (à ce rythme, le Costa Rica serait recouvert de ville en 20 ans).
Deux, le pays a trouvé un certain équilibre en développement et protection. Pour faire simple, disons qu’on ne s’empêche pas de construire une route/bâtiment quand c’est nécessaire, mais sans empiéter sur les zones protégées. Quand un Parc National est créé, la protection dans ce périmètre est absolue et irrévocable. Il en est de même pour les corridors reliant les parcs entre eux, l’Etat met les ronds pour acquérir les terrains nécessaires ou indemnise les proprios concernés. Ici, le gouvernement fait le job tout simplement.
Côté itinéraire, on avance. Je m’aperçois que j’étais loin du compte avec mon ébauche, et les quelques coins prévus sont remplacés par d’autres bons plans à proximité, moins chers et avec un potentiel naturaliste équivalent. Au bout de 2h, on tient quelque chose qui a de la gueule :
- Bahia Drake pour : Plongée à l’Isla del Caño et Parc National Corcovado
- Refuge Los Cusingos (pas loin du Cerro Chirripo) pour un gavage ornitho à moindre frais
- Vallée de la Dota, LE spot du pays pour voir le Quetzal
- Monteverde, ses forêts de nuage et ses espèces d’oiseaux spécialisées
- Tortugero : crocos et… tortues
- Manzanillo, snorkeling et re-plongée
- Bocas del Toro (au Panama), pour finir le Tour du Monde les doigts de pied en éventail
Il est 22h30, j’ai mon programme en poche et je rentre à l’hostel. Demain je file vers Bahia Drake, du bus, du bateau, de l’aventure.
PS : Evidemment, la première leçon du voyage reste et restera toujours valable : rien ne se passe jamais selon le plan.
Au top… ça fait plaisir de lire tout ca… un pays d’où on est parti avec une promesse de retour tellement c’était… wouaw. Des volcans au beau milieu de la jungle luxuriante aux alpages en passant par les côtes du pacifique … de la biodiversité en barre et des paysages de folie sans compter la PURE VIDA !