Transition brutale et moral dans les chaussettes
25/08/2016 : Après 2 jours bien animés, la suite est aux antipodes. Le reste des galériens du bateau est parti ce matin à 5h pour Ulan-Ude et j’ai continué à pioncer jusqu’à 9h. Mais au réveil, la redescente est brutale, je me retrouve à nouveau tout seul et sans beaucoup d’infos sur quoi faire dans les environs.
Comme prévu je quitte l’hôtel pour une soi-disant ABJ, l’erreur ! Le coin fait clean comme ça mais en fait, c’est l’enfer : le lieu est désert, les lits sont inconfortable au possible (planche + mousse de 5cm), pas d’eau chaude dans la douche et même pas d’espace cuisine. Je sais que l’inconfort fait partie du voyage mais là c’est un peu trop, surtout avec l’amabilité de porte de prison de la taulière. Comme le WIFI lui semble marcher, je passe le reste de la journée sur l’ordi.
Mais je ne suis pas bien, je suis seul, avec personne à qui parler, je me prends un méchant coup de déprime dans les dents. Je ne sais pas trop si c’est ça le fameux choc culturel mais à ce moment-là, j’ai envie de quitter cet endroit au plus vite. Même si les environs sont impressionnants, Ust-Barguzin me déprime, j’en ai marre.
Remettre la machine en route
26/08/2016 : Ce matin, je ne me suis pas levé en bien meilleur état qu’hier. Je fuis ce trou pour chercher un bureau du Parc National qui ne serait pas loin d’après le Lonely planet.
Une fois dans la bonne rue, alors que je cherche le bon numéro, une voiture s’arrête à ma hauteur et le conducteur me parle…en anglais ! Gros coup de bol, c’est le fils du gars du parc qui part en tour organisé sur Sviatoy Noss et me propose une place. C’est 4000 roubles, un peu cher donc, mais ça me sort de la torpeur dans laquelle je suis enlisé depuis 24h.
C’est donc parti pour une journée avec 3 autres touristes : une suisse, une israélienne et un tchèque. L’accès à la péninsule se fait d’abord en payant un péage pour obtenir un permis d’entrée dans le parc, puis 25km de piste avec le Baïkal à gauche et de la roselière à perte de vue à droite.
On entre ensuite dans la forêt, et de la bonne, plus naturelle que ce qu’on a en France avec bois mort à foison, classes d’âge diverses et mélangées, mésanges boréales qui crient dans tous les sens et 2 Gélinottes qui traversent la route.
La suite c’est d’aller prendre un bateau pour accéder à une petite baie avec des sources d’eau chaude. Le bateau secoue pas mal mais mon moral remonte en flèche, le paysage autour de nous, le vent, le mouvement arrangent les choses. La baie où l’on arrive est belle, isolée du vent et avec une vue sur les sommets de la péninsule qui nous dominent.
Le guide présente le coin en commençant par dire « Be careful, there is snakes in the grass, don’t go there ». Ni une, ni deux, je file dans les herbes, appareil photo en main. Mais ma poisse habituelle n’est pas restée en France, du coup zéro snake…
Je me console avec les sources chaudes. Il y en a deux : une à 35° et une autre à 50°. La procédure est précise : 1. Tu vas dans le Baïkal, comme ça à froid (ça pique, et pas qu’un peu) 2. C’est direction la première source (35°), soit un bonheur après le Baïkal à 15°, mais 3. Tu dois y retourner (ça pique mais un peu moins) puis 4. Deuxième source à 50°, là ça devient bon ! Et enfin 5.Un dernier bain dans le lac, mais à ce moment, ça a fini de piquer et les 15° du lac deviendraient presque bons.
Bien sûr, j’avais pas prévu en me levant ce matin que j’irai faire un tour vers des sources chaudes, du coup je suis venu sans serviette ni affaires de rechange, et je me retrouve donc à manger en caleçon et chemise, mais comme il fait soleil, ça sèche doucement.
Le retour se fait tranquillement avec un bout à pied dans une autre forêt magnifique, mais sans piaf… Heureusement le paysage rattrape le tout avec une vue imprenable sur les kilomètres de zones humides qui séparent la péninsule du « continent ».
Keep moving…
Finalement je me décide sur la route, je partirai pour Ulan-Ude demain, Ust-B me déprime trop et la solution n’est pas de stagner sur place, je dois aller de l’avant pour ne pas retomber dans la même torpeur qu’hier. J’arrange les choses avec mon guide qui passera me chercher demain matin. Il me dépose dans mon taudis, je retrouve ma chambre pour préparer mes affaires et m’installer sur le PC, mais là pas de WIFI, foireux jusqu’au bout…
Gardes la pêche Aurèl !
Profite mec et continue comme ça… c’est normal tu sais d’avoir du moins bien, tu vas passer vite au dessus (titre!)… ça oblige à se sortir les doigts. Listen El diablo ! ^^
Force courage et robustesse le man !