La nature à Stewart Island… Vaste sujet tellement les activités proposées sont nombreuses, mais tournent généralement autour des oiseaux, depuis le Kiwi jusqu’aux Albatros. Je vous propose un petit tour d’horizon de ce qui peut se faire, peu importe la durée de votre séjour.
Faisons d’abord connaissance
Stewart Island (ou Rakiura en Maori) est la 3° ile de Nouvelle-Zélande. Sur la carte, on peut l’imaginer minuscule à côté de ses deux grandes sœurs mais en réalité, sa surface est de 1746 km² (à peu près la Guadeloupe). Par contre, avec 378 habitants, répartis uniquement autour du petit village d’Oban, on reste dans la norme « grands espaces vides » du pays.
Le ratio nature/homme y est donc le plus élevé en Nouvelle-Zélande (ce qui n’est pas peu dire) mais plus encore : 85% de la surface est occupée par le Rakiura National park et les 3 randonnées sur plusieurs jours ne couvrent que la moitié de l’ile, l’autre étant fréquentée uniquement par les rangers du DOC pour des suivis faune/flore.
C’est aussi le secteur du pays où la nature est le mieux conservée dans son état originel. Ici toute l’ile (ou presque) est boisée, pas de déboisements massifs pour laisser place à l’agriculture comme ailleurs.
Sauvage oui, mais…
En Nouvelle-Zélande et y compris à Stewart Island, si la nature est impressionnante et les milieux naturels bien conservés, l’impact de l’homme sur la faune sauvage est partout à travers les mammifères introduits depuis l’Europe et l’Amérique. Ces mammifères (opossums, rats, belettes) sont des prédateurs des nichées d’oiseaux et, dans certains cas, une menace très grave pour des espèces au bord de l’extinction.
Partout dans le pays, des pièges sont disséminés et cette régulation est d’ailleurs un des grands projets du DOC. Mais si l’objectif de protéger la faune endémique est généralement admis, les moyens d’action et particulièrement l’utilisation du poison 1080 font beaucoup plus débat.
En Bref
Stewart Island est un concentré de la nature de Nouvelle-Zélande. On y trouve beaucoup d’oiseaux terrestres endémiques du pays et de l’Ile Sud mais aussi de nombreux oiseaux marins pour lesquels c’est la dernière terre avant l’Antarctique. Donc que vous y soyez pour 1, 3 ou 10 jours, il y en a pour tous les goûts pour découvrir la faune unique au monde de Nouvelle-Zélande.
Activités nature à la journée
Si vous êtes pris par le temps, pas de de problème, il est possible de découvrir la plupart des oiseaux de Stewart Island en 24h.
Moyennant finances :
Ulva Island
Cette petite ile à 15min de bateau d’Oban est spéciale, il n’y a plus aucun mammifère introduit par l’homme ici. Du coup, la diversité d’oiseaux forestiers y est dingue. Côté passereaux endémiques de NZ, il y a le Créadion rounoir, le Mohoua à tête jaune, la Perruche de Sparrman, le Tui, le Méliphage carillonneur, le Miro rubisole, le Kaka et même un Kiwi en plein jour si vous avez de la chance !

L’accès est très simple. De puis Oban, le bateau met 20 min pour faire la traversée, à horaires fixes. Ensuite, vous pouvez choisir d’y aller avec un guide naturaliste à la demi-journée. Tout seul, ça ne coûte que 20$ et dans le second cas, autour des 120$ en fonction des agences.
Sur place, il y a plusieurs sentiers de longueur variable. Mais pour profiter au maximum de cette ile, le mieux est de prendre 3 heures pour faire le tour.
Tour oiseaux marins
Comme il n’y a aucune terre entre la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique, Stewart Island a un statut particulier. L’ile est un lieu de repos, de nourrissage ou de nidification pour beaucoup d’oiseaux marins et notamment les oiseaux pélagiques, comme les Albatros, qui passent 90% de le temps en haute mer.
Les eaux autour de Stewart Island et notamment le détroit de Foveaux sont fréquentées par plusieurs espèces de ces oiseaux. Déjà on peut facilement observer 4 espèces d’Albatros plus ou moins communes : Albatros à cape blanche, de Salvin, de Buller et Royal. On peut aussi y croiser des pélagiques plus petits comme les Pétrels de Hall et fuligineux, le Damier du Cap et le Puffinure plongeur. Enfin, les manchots ne sont pas en reste avec 3 espèces : Manchot pygmée et antipode et le Gorfou du Fiordland.
Plusieurs agences proposent des tours à la demi-journée. Ça se passe sur un petit bateau à 4-5 personnes avec le thé/café et casse-croute compris. A Oban, il y a 4 agences qui organisent ces tours pour un coût qui tourne autour des 120$. Il est même possible de combiner le tour avec un taxi-boat à Ulva Island.
Voir le Kiwi avec un guide
Un des principaux attraits de Stewart Island est que c’est l’endroit de Nouvelle-Zélande où on a le plus de chances de croiser un Kiwi, même de jour. On dit le Kiwi, mais en il y en a 5 espèces dans le pays. Sur Stewart Island, c’est le Kiwi austral ou Tokoeka qu’on trouve.
D’abord, il existe des tours organisés qui vous garantissent à 100% l’observation (et un remboursement dans le cas contraire) mais dans des coins accessibles uniquement ne bateau bien sûr. Ça coute une centaine de dollars et ça se passe le soir en petits groupes.
Observer la faune pour pas un rond
Voir le Kiwi (mais pas que) tout seul comme un grand
Mais si vous préférez mériter votre observation de Kiwi, il est aussi tout à fait possible d’y arriver par soi-même autour d’Oban. Les coins où l’on est le plus susceptible d’observer un Kiwi sont assez faciles à trouver, ce sont ceux avec de panneaux routiers « Attention traversée de Kiwi ». Avec ça et une carte du village avec les spots surlignés à la Stewart Island Backpackers, vous serez parés.
S’il est facile d’entendre la bête, la voir est une question de chance et de persévérance. Essayez plusieurs secteurs un même soir dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. Si vous restez plusieurs jours, répétez les sorties jusqu’à fatiguer la poisse et vous tomberez forcément sur la bestiole.
En plus du Kiwi, on peut aussi observer quelques oiseaux en tournant dans Oban.
Manchot pygmée – En faisant un tour au port le soir au crépuscule, on peut facilement voir des Blue penguins. Les oiseaux qui ont passé la journée à pêcher en mer rentrent à terre le soir, et les oiseaux sur le retour s’approchent assez près du quai et certains nichent même très près dans les rochers.
Kaka – Ce gros perroquet cousin du Kéa est un oiseau plutôt forestier et assez bruyant. Autour d’Oban, on ne peut pas les rater en vol au-dessus du village ou posés dans de grand arbres. Ils sont plus volontiers actifs autour du coucher du soleil, moment où ils se font souvent bien entendre.

Huitrier noir – Petit échassier commun sur les côtes du pays, il est immanquable avec sa livrée noire et son bec rouge.

Randonnées à la journée
Toujours par soi-même, les balades/randonnées autour d’Oban sont nombreuses. De 30 minutes à 7h, il y en a pour toutes les motivations. Toutes ces balades sont bien indiquées, cartes à l’appui, au bureaux du DOC à Oban.
Et si je viens plusieurs jours ?
Stewart Island est aussi l’occasion de faire des randos sur plusieurs jours, toutes à l’intérieur du Rakiura National Park. Il y en a 3, de durées variables, en fonction du niveau, de la motivation et du temps sur place.
Rakiura track
La plus courte des trois. C’est une great walk, donc il faut réserver les refuges/camping en avance et ça peut être rapidement complet en été.
La durée conseillée est de 3 jours pour 39 km. Elle est assez facile et convient aux débutants. Le dénivelé n’est pas trop important, contrairement à d’autres Great walks dans le Fiordland, et alterne côté et forêts.
Comme c’est une Great walk, le prix des hébergements va avec le label : 22$/nuit en refuge et 9$/tente en camping. Plus d’infos sur le site du DOC.
Southern circuit
Plus longue, la distance est de 71 km pour une durée conseillée entre 4 et 6 jours. La version longue part d’Oban à pied et fait un bout de la Rakiura track au début. La version plus courte consiste à prendre un taxi-boat jusqu’à Freshwater hut et sauter les deux premières étapes.
Mais comme ce n’est pas une Great walk, le tarif est moins salé ici puisque les refuges sont classés comme « Backcountry huts ». On paye toujours avec des tickets, par contre c’est 5$ pièce dans ce cas et sans résa nécessaire. Plus d’infos ici pour celle-là.
Northwest circuit
Le gros morceau : 125 km, 9 à 11 jours. Pour s’y frotter, mieux vaut avoir déjà quelques longues randonnées à son actif car en plus de la longueur globale, le dénivelé est parfois raide. Par contre, il est tout a fait possible d’y croiser le Kiwi plusieurs fois, et de jour. Plus de détails par là.
Comme pour la précédente, on peut gagner 2 jours avec le taxi-boat. De plus son statut non Great-Walk fait baisser la facture des refuges. Reste juste à prévoir suffisamment de nourriture pour la durée de la marche.
Voilà, maintenant vous en savez plus sur le large choix d’activités à Stewart Island. Cette ile est vraiment un petit paradis à 1h en bateau de Bluff. Elle mérite d’y passer du temps pour profiter de la faune et des paysages uniques qu’on y trouve.
En pratique
Comment on y va ?
L’accès à l’ile est très simple mais pas donné. Le trajet en bateau depuis Bluff est d’une heure et coute 77$, pour l’aller uniquement. Ceci dit, cette traversée est déjà l’occasion d’observer nombres d’oiseaux marins (Albatros, Pétrels, Manchots).
Pour ce qui est de rallier Bluff, il faut déjà savoir que les bus Intercity s’arrêtent à Invercargill, il y faut donc prendre une navette en plus pour rejoindre Bluff. Mais bonne nouvelle, il existe des navettes depuis Invercargill, Te Anau ou Queenstown pour rallier le ferry en mode « tout compris ». Depuis les deux dernières, ça coûte 10-12$ de moins en prenant le bus séparément avec le tarif Standard (37-40$, réserver trèès en avance) et le même prix avec le tarif Flexi (49$).
Hébergements
Les possibilités d’hébergement sont variées à Oban, dont deux auberges : Bunkers backpackers et Stewart Island backpackers.
Cette dernière est vraiment un de mes coups de cœur en Nouvelle-Zélande. Un staff au top, une cuisine bien équipée, un salon et des chambres vraiment confortables, un WIFI illimité et surtout une mine d’informations sur les activités à faire, comme la carte des sites où voir le Kiwi autour d’Oban. Et je parle pas du festin de noël…
Comme le reste c’est pas non plus donné : 36$ la nuit en dortoir mais pour faire baisser la facture tout en profitant du reste, il y a un grand terrain pour planter la tente (20$).
Ouaw, superbe !! Un rêve d’aller là-bas un jour ! La bise
Ça vaut le coup ! En une journée (le 24 décembre), j’ai pu faire à la fois le tour pélagiques, Ulva Island et voir le Kiwi tout seul le soir, gros gavage !