Une semaine sans regarder l’heure

Au retour du nord, le moral est au top et le reste grâce à l’hospitalité de Laure et Thiphaine. Çà continue avec une journée sur l’Ilot Amédée avant de rallier Lifou. Au programme : Tortues et autres Tricots rayés, Sternes néréis, sieste et surtout attente de la marée montante avec les voisins de plage qui payent leur rosé.

nc-facebook-32

 

amedee-3
amedee

Au retour, c’est l’apéro à Ouen Toro pour tenter d’admirer la super pleine lune. Manque de bol c’est nuages au programme, on se rabat sur la Triple Kameliet, de quoi bien finir la journée, prêt à décoller le lendemain.

Déconnexion totale

Complètement détendu au réveil (décollage à 11h, on est large), les choses se crispent à la lecture des mails : un skipper cherche un équipier pour rallier la NZ, mais il part le matin même de mon retour de Lifou. Déchiré entre la tentation d’annuler Lifou et rester sur le plan initial, c’est finalement ce dernier qui l’emportera. Je réponds malgré tout au bonhomme, mais sans illusions…

A Magenta, l’avion est à hélices, une première pour moi. Je m’installe à côté d’un Kanak avec je tape la discut’ tout le long du vol (40 min), il m’explique sa vie, entre études à Nouméa (et bientôt en France) et la vie chez les siens à la tribu.

lifou

A la descente de l’avion le séjour s’annonce détendu. Avec zéro résa et 15 bornes pour rallier le camping je mise sur le pouce qui marche à fond sur les Loyautés, m’a-t-on dis. Effectivement, 30 minutes plus tard avec deux voitures et pas plus de 5 minutes d’attente, voilà Easo. A peine arrivé, le temps d’installer le campement et je fais la rencontre de Juliette et Claire, en vadrouille sur l’ile depuis déjà une semaine. Avec ces deux aventurières, ces quelques jours à Lifou seront une vraie coupure. On a beau être trois zoreilles, le séjour se fera au rythme du pouce et en fonction des rencontres.

lifou-3

Premier site et non des moindres, la baie de Jinek, 10 minutes à pied. L’appellation d’aquarium naturel n’est pas usurpée : la clarté de l’eau est inégalée, la quantité et diversité de poissons non plus. Je m’éclate à me faufiler entre les tombants, les patates de corail et les bancs de poissons aux couleurs plus vives encore que ce que j’ai pu voir sur la Grande Terre, le tout avec un coucher de soleil pile en face.

lifou-2

Mais on vit sans se presser, et s’il y a pas mal de visite à faire autour d’Easo, pas question d’avoir de programme calé, on fait selon les envies. Le lendemain justement, chacun fait sa life, entre pionçage tardif, nouvelle session snorkeling à Jinek ou lecture. L’aprem un soupçon de motivation nous pousse à aller vers les falaises de Jokin. Le soleil est haut, il tape assez fort mais même pas peur, on part en pouce. Plusieurs voitures de location passent mais aucun des touristes ne s’arrête et on avance, sans se stresser. Finalement c’est un  pick-up qui nous ramasse pour nous emmener jusqu’à Jokin. A l’arrière, le sentiment de liberté est au maximum : on prend l’air alors que la voiture file au milieu de la forêt, il fait beau, on découvre tranquillement le nord de Lifou, une vraie aventure.

L’aventure et les rencontres continuent aux falaises, occupées par une dizaine de gamins de la tribu qui jouent dans l’eau. Le cadre est complètement dingue, on est cernés de falaises de 40 mètre au cœur d’une baie à l’eau plus claire encore qu’à Jinek. Ca alterne alternent plongeons et snorkeling à tour de rôle pendant que deux grandes sœurs surveillent.

Alors qu’une Frégate passe, c’est quasiment l’hystérie à la sortie des jumelles, chacun veut essayer. La petite troupe se forme et chacun passe plus ou moins de temps les yeux dedans, en les surveillant de près, un accident est vite arrivé.

lifou-4 lifou-5

Mais l’aprèm s’étire et la nuit n’est pas loin. Sachant qu’à cette heure le sens de circulation est plutôt vers la tribu, les chances de tomber sur une voiture allant en direction d’Easo sont minces. Mais c’est sans compter sur nos 3 étoiles combinées. Après moult échecs, un papy nous charge au crépuscule, gros coup de bol. Pas trop bavard, il nous apprend malgré tout la présence d’un nakamal à Easo. Il n’en fallait pas plus pour terminer la journée en beauté.

Les trois zoreilles que nous sommes débarquent au milieu des kanaks, même pas peur. N’ayant jamais testé le kava, je découvre son gout…particulier. Mais quant aux effets, je ne les sentirai pas trop. Les locaux sont super sympas et de fil en aiguille on rencontre quelques personnes, à l’aise sur place, tellement à l’aise qu’on est les derniers à partir, au noir complet avec 15 min à pied sous les étoiles, autant dire que le barbeuc ça sera pour demain.

lifou-7

Comme on ne se refait pas, re-grasse mat’ le lendemain, vu le déroulement au top de la journée d’hier, on va pas changer de rythme. L’aprem, on tente malgré tout Kiki beach, la plage cachée de Xepenehe à une dizaine de kilomètres d’Easo. Enfin cachée, pas tant que ça, le spot est connu et les indications faciles à obtenir. Le côté caché tient plus aux 30 min de marche dans la forêt avant de déboucher sur le sable blanc, au pied des falaises.

lifou-6

Point de snorkeling ici, uniquement faire trempette, bronzette, lecture, sieste… au choix. Cette fois-ci, ce n’est pas la nuit mais la marée qui nous incite à bouger, coincés entre la mer et la falaise, mais le retour sera exactement le même, pouce, nakamal, kava, retour à la nuit noire mais pas au bout de nos peines.

Ce soit c’est barbeuc, mais pas facile de trouver du bon combustible, ça manque donc de chênes dans le coin. Je parviens tant bien que mal à allumer le feu et le faire grossir et après un loong moment, on finit par se faire un festin de poulet un peu (trop) grillé, bienvenu après cette journée et vu l’heure tardive.

Pour moi, c’est la dernière soirée, je boucle le sac pour décoller demain tôt, histoire d’esquiver l’invasion des Australiens en croisière prévue demain.

Grâce à mes deux collègues et au pouce, au nakamal et aux autres expériences de ces 3 derniers jours, je suis plus déconnecté de tout que jamais et le retour au bruit et à la nervosité de Nouméa fait un peu peur.

Retour sur un nuage

Debout pas trop tard, petit déj sans se presser, je dis au revoir aux deux baroudeuses qui passent encore plusieurs jours sur place et je trace. Un nouveau coup de pouce plus tard et je suis à l’aérodrome, il me reste 2h avant le vol et un gros bouquin dans le sac, tranquille.

Les 40 minutes en l’air passent rapidement, le nez collé au hublot dans cet avion à moitié vide. A l’atterrissage à 11H30, aucun plan pour ce soir, aucune info sur les transports pour rallier le centre, à l’arrache complète. Mais après 3 jours à Lifou, il en faut plus pour stresser, je suis sur un nuage et prend les choses comme elles viennent,et justement le bus pour le centre arrive.

Sans programme et en passant devant le ciné je check les horaires, pour me faire un film à combiner avec le Haka burger tout près. Là-bas, mon étoile en au taquet en rencontrant Papat (le patron) et sa femme. C’est deux-là sont des crèmes à tel point qu’ils me proposent spontanément de me conduire à l’aéroport dimanche matin, à 5h du mat ! Encore sous le choc, et après le film, je ressors du ciné en flottant plus que jamais, la ville n’a aucun effet sur moi, je suis au top. Après une soirée tout ce qu’il y a de plus posée et une session cuisine pour remercier les filles qui m’héberge une fois de plus, il ne reste plus qu’une journée à Nouéma.

Une fin en fanfare

Une dernière journée est chargée. Toujours au rythme de Lifou, je réagis trop tard pour aller à la poste et suis aussi à la bourre pour retrouver Mathias place des cocotiers. Lui rentre tout juste d’une session terrain à Ouvéa pour le boulot et je lui paye le cassedale au Bout du monde. L’aprem c’est bouclage des sacs sur fond de love actually (Merci Tiphaine !) et confirmation du covoit de demain avant de sortir ce soir.

Rien de bien méchant mais cette soirée de départ est la meilleure depuis Shanghai. Ce soit le Fronton (c’est le nom du bar) organise un concert des 10 ans d’une fanfare locale. Alors qu’on fait la queue, la première partie à l’intérieur joue la Ruda Salka, j’ai besoin de bouger là. Mon humeur déjà au top monte encore d’un cran : du ska en fond, de la bonne bière, je me marre avec les potes (dont Julien qui me fait baver avec sa plongée sur épave de ce matin), avec les pizzas en plus, ça m’achève.

Mais demain, c’est le départ. J’étais finalement bien en Nouvelle-Cal mais le voyage c’est le mouvement et la suite est de taille : 2 mois en Nouvelle-Zélande. Je quitte la team avec une promesse d’invitation à la fête de retour. Le temps d’une dernière vérif du sac, je met le réveil à 4h30, j’en pleure d’avance et dodo.

Le lendemain, Papat et Isabelle me récupèrent comme prévu à 5h et me droppent 40 min plus tard à la Tontouta, le temps d’un petit déj et j’embarque, la Nouvelle-Zélande est à 3h de vol, fin de la zone de confort, retour à l’anglais de nouveau seul, de nouveau parti pour la découverte.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *